Cueilleuse de thé,Jeanne-Marie Sauvage-Avit

 

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La cueilleuse de thé, Jeanne-Marie Sauvage-Avit, Pocket, 384 pages

 

Récemment, peu de textes m’ont réellement marqué.
Un puissant message féministe qui traverse les frontières et les continents.

Celui-ci a réussi à susciter en moi des émotions fortes, tant il est engagé, dur et tendre à la fois. Je ne savais absolument rien de la culture du thé, encore moins de la condition de vie des travailleuses là-bas. Shemlaheïla représente pour le lecteur la voix de cette misère des cueilleuses indiennes au Sri-Lanka, de la soumission, de la pauvreté, de la souffrance et de l’injustice. Cette jeune femme Indienne fondamentalement indépendante va décider de contrarier son destin et de partir en Angleterre pour y apprendre la comptabilité et la vente afin de revenir et de tenir la boutique de thé.

Trois portraits de cueilleuses se croisent en vérité. Si Shemlaheila est le fil conducteur de cette aventure, Pokonaruya est cette femme dont l’abnégation et le courage n’ont d’égal que la cruauté de son mari, et la perfidie de sa belle-mère, qui la traite comme un simple objet, soumise à sa condition de femme. Je n’ai jamais eu autant de colère pour un personnage masculin durant toute ma vie de lectrice, le mari de Pokonaruya représente malheureusement un pouvoir encore bien présent en Inde. Mohanty vient de quitter l’école et de rejoindre les cueilleuses, elle va apprendre les conditions de vie et de travail dans le champs, alors qu’elle rêve de devenir docteur et de rejoindre son amie Shemlaeïla.

Tout semblait réuni pour nous faire pleurer sur le sort de nos protagonistes, mais ce que je relève dans l’efficacité du style de Jeanne-Marie Sauvage-Avit, c’est qu’elle parvient à rendre les moments difficiles moins importants que la noblesse et le courage de ses personnages. La découverte de l’Angleterre est plaisante, mais le plus marquant aura sans doute été pour moi la relation nouée en Shemlaheïla et Tweeny, une vieille dame maline, cocasse et très attendrissante dont elle va s’occuper. La romance, contrairement à mes craintes, ne sera pas pesante, on s’attardera davantage sur les apprentissages et l’évolution de notre protagoniste.

Pour l’anecdote, j’ai mis fin à la mauvais habitude que j’avais de ne pas finir mon thé.

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Un commentaire pour Cueilleuse de thé,Jeanne-Marie Sauvage-Avit

  1. evy26 dit :

    J’ai également passé un bon moment de lecture avec ce roman même si cela n’avait pas été un coup de coeur.

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